Publié dans Editorial

La série noire !

Publié le mercredi, 06 novembre 2019

Le mauvais sort s’abattrait-il sur le mythique groupe Mahaleo. En une dizaine d’années, quatre de ses éminents membres, tous irremplaçables à leurs postes, passent de vie à trépas. En septembre 2010, Raosolosolofo Razindranoa Raoul dit Raoul fut le premier à quitter la barque. Quatre ans plus tard, c’est au tour de Rakotobe Andrianabelina alias Nono de suivre le triste parcours. Et cinq après, le dimanche 20 octobre 2019, un autre « à la voix d’or » Rajaonarison Famantanantsoa alias Fafah, rejoint les partants sans retour. Consternation générale, Fafah décède des suites des maladies du poumon et de l’estomac. Et voilà, la caravane de la mort continue inexorablement son « voyage ».

Le dimanche 3 novembre, encore un dimanche, un autre membre, un expert en mélodie musicale, le « lead vocal » du groupe Andrianabela Rakotobe alias Dadah, happé par la mort, part brutalement vers l’autre monde et rejoint ses « frères d’arme ». Une série noire difficilement admise par ce qui en reste du groupe. Les fans aussi cachent mal leur chagrin.

Fondé en pleine ferveur du mouvement estudiantin de 1972, l’inusable groupe Mahaleo, traverse en cinquante ans environ, au moins quatre générations. Personnellement, je garde toujours en mémoire ce groupe de jeunes talents qui, débarquant de nulle part, guitares aux mains, endiablait et haranguait par des airs militants et envoûtants les jeunes étudiants grévistes à Ankatso. Si la grève avait tenu tête malgré la pluie et les répressions du régime PSD, ce fut grâce entre autres aux animations utiles et très appréciées de Dama et acolytes. Un moment, la grève faillit s’essouffler et se trouvait au bord de l’éclatement mais grâce aux efforts inlassables de ces jeunes artistes de génie de maintenir la flamme, la lutte a pu survoler les dangers et les pièges tendus.  

De 1972 jusqu’à ce jour, soit 47 ans d’affilée, le charismatique et fétiche groupe Mahaleo continue toujours de charmer le public. Et les régimes successifs entre autres celui de la dictature rouge de Didier Ratsiraka ménagèrent prudemment ce groupe et n’osèrent pas lever le petit doigt en dépit des piques fustigeant certains tenants du pouvoir.

Dadah, auteur-compositeur, chanteur et musicien, en quelque sorte « l’âme » du groupe, porte en lui  l’emblème du groupe. Il personnalise et illustre le talent incontestable de la formation. Etant un médecin chirurgien de formation et de carrière, Dadah symbolise également la réussite. Il est rare de rencontrer dans un groupe, un artiste de génie à la fois doué d’une qualification professionnelle délicate comme la chirurgie. Le duo qu’il compose avec son complice de scène Fafah endiable les fans.

La dépouille mortelle de l’inoubliable sinon l’immortel Dadah a été acheminée dans l’après-midi d’hier de la ville thermale pour recevoir l’hommage national au Palais des sports de Mahamasina  comme ce fut le cas avec Fafah et enfin pour être re-acheminée vers Antsirabe, ce jour, et rejoindre la terre des ancêtres à Betafo.

Des sept membres à l’origine, il n’en reste donc que trois dont Razafindraosolo Zafimahaleo dit Dama, Andrianaivo Charles-Bert dit Charles et Rabekoto Honoré Augustin alias Bekoto. Partagés entre la douleur de la séparation et le sentiment profond à relever le défi face à la série noire, le trio restant doute de la suite à donner sur l’avenir du groupe.

Ndrianaivo

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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